Embellir la ville
La reconstruction est aussi l’occasion de rêver la ville du futur et de donner corps au concept de ville idéale. Inspiré de certaines cités antiques ou imaginaires, le plan parfaitement géométrique de l’ingénieur Robelin en est une parfaite illustration. Mais sa conception se heurte très vite au pragmatisme des pouvoirs locaux et à l'urgence de la situation. La ville reconstruite sera donc une ville de compromis, répondant aux nécessités du moment tout en épousant les codes d’une capitale provinciale, lieu d’expression de la puissance monarchique.
La cité idéale : l'ambitieux projet d'Isaac Robelin
Suivant un dessin orthogonal, le projet de l'ingénieur Robelin rompait nettement avec la Rennes médiévale dont le viaire se caractérisait par son étroitesse et sa sinuosité. À cette beauté mathématique et géométrique, Robelin associa aussi l’idée d’une ville rééquilibrée d’un point de vue politique, économique et social, en repensant les parties basse et haute de la capitale provinciale. Cette nouvelle cité, moderne et bien proportionnée, devait ainsi aussi renvoyer l’image d’une ville bien gouvernée.
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Exposition du projet et remontrances par la Communauté de ville
La communauté de ville reprocha notamment à Robelin d'étendre son projet à la basse-ville, qui n’avait pas été touchée par l’incendie, de ne pas tenir compte de la pente des sols, d'imposer la construction de caves voûtées et la mise en place de fosses mortes. Selon elle, les failles d’un projet trop coûteux étaient en partie dues à l’incapacité de l’ingénieur militaire à dialoguer avec les notables locaux. Malgré des efforts de conciliation, le désaccord perdura au point que Robelin fut finalement congédié en 1724 puis remplacé par Jacques V Gabriel.
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La place du roi dans la ville
Les documents d'archives exposent les circonstances et les enjeux de deux réalisations majeures du centre de Rennes : les places royales aménagées au cœur de la ville reconstruite, symboles du développement dans tout le royaume au 18ème siècle de l’image du roi dans l’espace public municipal.
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La valorisation des institutions locales
En repensant l’aménagement de la Place Neuve, Jacques V Gabriel parvint à satisfaire la communauté de ville qui avait rejeté une partie du projet de Robelin. Avec cet ensemble architectural homogène et symétrique - hôtel de ville, tour de l’horloge et Présidial- l'architecte conféra à cette seconde place royale un programme architectural ambitieux dans lequel les institutions politiques locales, réunies autour de l’image du roi, étaient magnifiées dans l’espace public.
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