La catastrophe et le jour d'après
Dans la nuit du 22 au 23 décembre 1720, le feu se déclara dans une maison de la rue Tristin (actuelle rue de l'Horloge). Dans cette rue étroite bordée de maisons à pans de bois aux greniers pleins de fagots de chauffage, les flammes, d’une grande intensité, se propagèrent rapidement. Pendant cinq jours, la panique et la confusion gagnèrent les habitants à mesure que le brasier dévorait les principales rues de la ville haute, transformant à jamais le visage de Rennes.
L'incendie
Si certains témoignages de sinistrés donnent vie à l'événement, des documents graphiques en fixent aussi la triste étendue matérielle : 32 rues furent endommagées et 945 bâtiments détruits, soit près de 40 % de la ville totalement ou partiellement détruits.
À la lecture de ces documents, nous mesurons l'ampleur de la catastrophe, tant pour ses habitants que pour l’architecture de la ville, la difficulté à juguler la progression de l'incendie et à surmonter la panique pour mobiliser les secours et venir en aide aux sinistrés.
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Lutter contre le feu au 18ème siècle
La communauté de ville organisa tant bien que mal les premiers secours ainsi que la lutte contre le feu mais ses moyens matériels et institutionnels n’étaient pas en mesure de faire face à une telle épreuve. Après 1720, le traumatisme de l’incendie et la peur qu’une telle catastrophe ne se répète stimulèrent les esprits. De nouveaux moyens matériels, humains et règlementaires de prévention du risque et de lutte contre le feu furent mis en place.
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La menace d'après, gérer les sinistrés et éviter l'exode
Si l’on peut se figurer l’incendie de 1720 grâce à des documents graphiques, comme la célèbre estampe de Jean-François Huguet, certains documents manuscrits ou imprimés sont aussi de précieuses aides pour comprendre ce difficile contexte. Les arrêts du Parlement constituent par exemple une source utile pour cerner à la fois les conditions de vie des survivants et la réaction des autorités face à la crise et à ses dérives.
Au-delà d’une possible reprise de l’incendie et de la menace que constituaient les ruines chancelantes des édifices incendiés, le principal danger encouru par la ville était celui de l’exode des survivants. La gestion des sinistrés était effectivement une étape capitale en vue du rétablissement de la ville.
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Le temps de l'expertise
Le feu à peine éteint, il fut indispensable de reloger les sinistrés et de dresser le plan de reconstruction de la ville. Pour mener à bien ce projet dont elle expose les grandes lignes dans une lettre adressée au régent, le duc d'Orléans, la communauté de ville avait besoin du soutien du roi.
Certains documents nous permettent de comprendre en détail comment le travail d’évaluation des pertes a été minutieusement réalisé sur le terrain. Le rôle joué par des hommes comme l’ingénieur militaire Isaac Robelin, maîtrisant l’art du dessin, de la géométrie et de l’architecture, était décisif dans cette première étape indispensable avant d’imaginer comment reconstruire la ville.
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