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Une vie de château !

Château de Maurepas, lithographie, par Hyacinthe Lorette, 1841, 6 Fi 544.

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Document #56 - août 2024

Château de Maurepas, lithographie, par Hyacinthe Lorette, 1841, 6 Fi 544.

Les Archives de Rennes ont fait l'acquisition en 2023 d'une superbe lithographie représentant le château de Maurepas. Celle-ci a été réalisée sur papier vélin en 1841 par Hyacinthe Lorette (1794 – 1872), peintre né dans la rue des Fossés à Rennes le 28 nivôse an II (17 janvier 1794). Accédez à son acte de naissance. De petite taille (22 x 32 cm), elle fait partie d'une collection de 69 lithographies intitulée "Vues de l'Ille-et-Vilaine - Bretagne (France)".


Revenons sur l'histoire de ce château aujourd'hui disparu…


Le château de Maurepas était situé au 227, rue de Fougères. Les sources les plus anciennes font remonter le fief de Maurepas au début du 13e siècle. Il a dû être démembré très rapidement car au 16e siècle, aucun domaine d'importance n'y est associé.
La maison de Maurepas ressemble alors à bon nombre d'édifices construits le long des routes qui prolongent les faubourgs de la ville. Il s'agit d'une "maison de retenue", voisine de celles de la Riauderie et de l'Épine.
Le nom du fief est porté par plusieurs familles de la bourgeoisie rennaise. Mais l'une d'entre elles se distingue particulièrement vers les années 1580 – 1590, pendant les guerres de la Ligue, en la personne de Raoul Martin, sieur de la Balluère (en Broons-sur-Vilaine) et de Maurepas (en Rennes). Juge au présidial de Rennes et personnage riche et influent, Raoul Martin accueille le premier roi Bourbon, Henri IV, dans son hôtel de la rue aux Foulons en 1598. Son dévouement au roi lui fait obtenir son anoblissement rapide en 1599. Le château, construit au début du 17e, est sans doute son œuvre. Il reçoit dès lors l'appellation flatteuse de "château de Maurepas" ! (Planche cadastrale, section K dite de Saint-Laurent, 2e feuille, 1842, 1 G 74).


Ce château se compose alors d'un corps principal et de deux pavillons. Son rez-de-chaussée est aveugle et comprend en son sein les cuisines et les caves. Il possède un premier étage garni de lambris et un niveau sous comble. La toiture est recouverte d'ardoises et les murs sont composés de schiste, d'enduit et de moellon.
C'est dans cette demeure que Constantin-François Chassebœuf de La Giraudais, dit Volney (1757 - 1820) aurait imprimé sa "Sentinelle du peuple" en 1789, périodique adressé à tous les membres du tiers-état de la province de Bretagne. Pour l'anecdote, les bruits des presses dans les caves auraient alimenté une légende dans les alentours, selon laquelle le château de Maurepas était hanté. Cette légende perdurera jusqu'au milieu du 20e siècle, ce qui aura comme conséquence de laisser la demeure inhabitée durant une très longue période.

Dans les années 1950 – 1960, Rennes voit rapidement sa population augmenter et la municipalité projette la construction d'un grand ensemble dans le futur quartier de Maurepas. En 1967, Barthélémy-Ambroise-Marie Pocquet du Haut-Jussé publie une étude sur le château de Maurepas, probablement dans l'objectif de le préserver des chantiers à venir. Malgré cela, le château, alors dans les mains d'une société civile, est détruit car jugé trop vétuste. Les travaux de démolition débutent le 3 juillet 1967.

Sur son emplacement sont construits des immeubles, une station-service puis quelques commerces.

Dans le rétro

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