Des factures qui font tourner la tête
Document #44 - août 2023
Factures à en-tête de M. Bossard, marchand tapissier, 1844 et de la Maison Hesnard, 1874, 10 Z 39
L'affiche publicitaire s'épanouit à la fin du 19e siècle, tout d'abord sous la forme d'affiches peintes puis grâce à la technique de la chromolithographie qui rend possible l'illustration en couleurs et des tirages de qualité à des milliers d'exemplaires. En parallèle, les réclames se multiplient dans la presse, les programmes culturels ou les factures, en particulier sous la forme d'en-têtes de plus en plus soignés.
La révolution industrielle, celle des transports, l'âge d'or de la lithographie et enfin le progrès des stratégies publicitaires contribuent également à l'essor de l'en-tête industriel ou commercial sur les papiers de correspondance ou les factures. À Rennes comme ailleurs, il est surtout utilisé par les commerces d'une certaine dimension : marchands en gros (épicerie Chouan, vins et spiritueux Colleu), épiceries fines (épicerie centrale, Valton, Aux frères provençaux), quincailleries importantes ou maisons vendant des articles textiles (tissus d'ameublement, vêtements féminins).
Outre les informations traditionnelles (nom, raison sociale, adresse et activité du commerce), les en-têtes peuvent aussi être complétés d'ornements, symboliques ou décoratifs, comme le montrent ces deux factures. L'image ou la vignette qui vient alors illustrer le texte répond à une stratégie de communication où la séduction prend toute sa place. L'image peut prendre la forme de médailles qui attestent de la qualité du produit. Elle peut représenter l'activité du commerce ce qui est souvent l'occasion de créations graphiques originales. Enfin, elle peut représenter le commerce lui-même, son décor de façade et donner des informations sur sa représentation spatiale.