Origines de la fête

Elle trouve sûrement son origine dans la fête révolutionnaire de la jeunesse imposée par le Directoire ainsi que dans un certain nombre d’idées nouvelles qui prônent, à la fin du XIXe siècle, les bienfaits de l’éducation par la fête, soutenues par des personnalités aux idées laïques et républicaines comme Paul Bert ou Jean Macé.

Une première fête révolutionnaire

Délibérations de l’administration municipale, séance du 5 germinal an VI, 9 Fi 2793

Conformément aux instructions du pouvoir, dans sa séance du 5 germinal an VI (25 mars 1797), la municipalité de Rennes décide l’organisation d’une fête de la jeunesse. Cette fête a pour vocation l’inscription civique des jeunes gens ayant atteint l’âge de 21 ans, la distribution des prix aux élèves des écoles les plus méritants, l’intégration officielle, en tant que Républicains, des jeunes ayant atteint l’âge de 16 ans. Du même coup, ces derniers sont, selon l’expression de l’époque, arrachés "aux mains du royalisme". Il s’agit, en outre, de créer, par la jeunesse, un monde nouveau, se démarquant du monde de l’Ancien Régime et de le faire dans l’unité.

Cette fête répond également à un rituel. Au départ de la maison commune, un défilé traverse la ville jusqu'au Champ de Mars, rassemblant armée et société civile, associant toutes les générations de citoyens, les valides et les invalides. Les modes d’expression sont multiples. Ils juxtaposent des discours autour d’un autel de la patrie et des chants patriotiques au début et à la clôture de la fête ainsi que des compétitions sportives et la distribution de prix et de récompenses.

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Fêtes laïques et républicaines du XIXe siècle

Affiche de la 40e fête fédérale de gymnastique, 31 mai-1er juin 1914, 9 Fi 3316

Après la défaite de 1870, les Républicains français, s’inspirant de la Suisse et de l’Allemagne, organisent, dans quelques régions de la France, des fêtes de la jeunesse (Lyon, 1871 ;  Lozère, 1875).

Les idées du pasteur Sabatier-Plantier, exaltant le rôle festif de l’enfant et l’éducation par la fête provoquent, à partir de 1881, une vaste mobilisation nationale à travers la Société des fêtes d’enfants, encouragée par des personnalités, tels Paul Bert, Jean Macé ou Ferdinand Buisson et par des institutions, dont la Ligue française de l’enseignement et la Société d’éducation et d’instruction populaires. L’expérience sensible, la discipline scolaire et la culture du corps doivent favoriser, chez l’enfant, l’éducation de sa volonté, son sens du devoir et l’initier à la solidarité civique.

Avant la Première Guerre mondiale, il n’existe pas encore de fête de la jeunesse des écoles à Rennes, mais la ville connaît de grands moments de célébration du sport, en particulier pour la gymnastique. L’un des événements les plus marquants est la 40e fête fédérale de gymnastique, à Rennes, les 30, 31 mai, 1er et 2 juin 1914, trois mois avant le début du conflit, sous la présidence de Raymond Poincaré, président de la République et en présence de multiples délégations européennes (Russes, Italiens, Britanniques, Suisses, Bulgares, etc.).

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